C'est moi ou les marques sont timides ?

(+ wishlist d'été)

Traitez-moi de fou mais, depuis quelque temps, une pensée s’est installée dans mon esprit. D’abord fluette, elle s’épaissit au fil des mois.

C’est moi ou les marques ne font plus des vêtements aussi dingues qu’avant ?

Je veux dire, avant quand je scrollais sur les e-shops, mon visage prenait toutes sortes de formes sous le coup des émotions diverses qui me traversaient le cerveau. Là, c’est encéphalogramme plat. Tout juste un battement plus fort dans la cage thoracique.

Je ne sais pas. Après tout, c’est aussi le fait d’être habitué. Quand on boit du Petrus comme vin de table, j’imagine qu’au bout d’un moment les élans du cœur ne sont plus si violents quand on y trempe encore les lèvres.

L’analogie est caricaturale mais l’idée est là.

Je pene qu’il y a des deux. D’abord, je me suis habitué à l’exceptionnel. Et ensuite, je crois bien que les marques prennent moins de risque que d’habitude. Avant, on voyait des fulgurances textiles assez souvent, me semble-t-il, de la couleur, des motifs tapageurs, de la fantaisie plus ou moins assumée…

Partout où je clique, c’est du marine, du noir et du gris. Peut-être que les e-shops, d’abord sont devenus frileux. Ils se recentrent sur ce qu’ils sont sûrs de vendre. Et du coup les marques, voyant qu’elles ne vendent aux e-shops que certains modèles de vêtements, se sont concentrées sur la fabrication de ces modèles-ci. Donc ça nivelle par le bas plus banal.

Encore une fois, je ne sais pas si mon analyse est juste mais je crois que ça se tient. Le marché ne l’habillement n’est pas exactement au beau fixe.

Et comme dans toutes les périodes de crises, ce n’est pas là qu’on va prendre des risques financiers à développer des produits farfelus.

Cela étant dit, ça ne m’a pas empêché de trouver quelques petites pépites dans les étalages internetaux de qualité.

Ouh là là, ça me donne envie de jouer au jokari sur la plage ça. Sauf que Hubert et Jack, les leurs sont plus moulants. C’est même plutôt des boxers finalement.

Mais la vibe est bien là. Hubert, Don et tous les autres.

Ché Studio affirme que la coupe est boxy. J’aimerais bien voir sur un mannequin un peu moins filiforme, avec plus de cuisses pour me faire une idée d’à quel point c’est boxy. Ce qui est sûr, c’est que c’est assez court. Mais il ne faut pas avoir peur de cela.

C’est même comme cela que la vibe rétro exhale le mieux : un maillot ample et court. Contrairement aux longs et étroits qu’on voit à longueur de plage.

Dans un autre style, très fan de ce Ripa Ripa. Et celui-ci de Peter Millar est plus abordable et vraiment bien senti.

Je voulais aussi vous montrer celui-ci de Brunello Cucinelli qui est hors de prix évidemment mais c’est pour vous montrer le travail de motif. Ça, c’est un vrai beau motif subtil qu’on ne voit JAMAIS sur un maillot de bain.

Nan mais pardon. Mille excuses ! Comment on peut faire un truc aussi beau, comme ça, sans pression, dans son coin, sans que le reste du monde ne défaillisse un peu.

Ça va les marques de luxe, on vous embête pas trop à faire des chemises puantes à gros logo partout ?

Là, l’ostentation, elle ne passe pas par la propagande marketing (je crois que c’est le climat politique actuel qui me fait parler comme ça) mais par le produit dans sa nature même. Sa fabrication.

Scott Fraser vous habille de sexy. J’espère que vous êtes prêt. C’est pas pour tout le monde. Porter ça avec un débardeur qu’on voit à travers, encore une fois, c’est pas pour tout le monde. Mais on devrait voir plus de personne avec ça sur le dos.

La matière, c’est un entrelas de coton et de ramie (= sorte d’ortie pour info et qui se rapproche de ce qu’on obtient avec du chanvre je trouve).

C’est fait à Londres. Bref, je suis conquis. J’ai juste un peu peur au niveau des frais de douanes.

Des chemises comme ça franchement, il vous en faut un petit stock. Et vous les superposez sur un débardeur l’été. Y’a rien de mieux. Je dis ça maintenant, peut-être que dans quelques années, je reviendrai dessus.

Mais vraiment, c’est l’astuce que je rabâche pour avoir du style en été.

Bref. Là, c’est du bleu ok. Mais c’est un bleu pas banal. Ça tombe bien, l’été est le moment rêvé pour porter ce genre de couleur en haut parce que vous n’allez rien mettre par dessus cette pièce. Donc pas de problème d’accord de couleur.

Cette chemise + un débardeur écru ou marine + un pantalon blanc + des chaussures marron ou beige ou noir et voilà votre été dans une coquille de noix, comme disent les anglo-saxons.

Évidemment, l’intérêt de cette chemise, c’est le tissage de sa matière en coton et lin. Ça rappelle ce qui se fait en Inde de manière artisanale. Bon la marque n’en dit pas grand-chose, alors que je suis persuadé qu’il y aurait des choses à dire. Elle est pudique. Bref.

Vu de votre fenêtre, vous vous dites probablement que c’est un délire d’amoureux de la mode. Et franchement, je ne peux pas vous contredire.

C’est pas la pièce que je porterais le plus si je la possédais. Mais pour autant, faut avouer qu’elle a du chien.

Elle ne fait pas de compromis. Elle est frontale. Premier degré. Comme une chanson d’Adèle. Elle nous sert du léopard en pleine gueule et y’en a que ça ravit et d’autres que ça fait vriller.

Je dis pas, le léopard a une forte connotation et on n’a que peu l’habitude de le voir sur des hommes mais mince, on n’a pas le droit de se sentir un peu Lenny Kravitz des fois merde ?

Hors de prix. On est d’accord. Le prix m’empêche souvent d’acheter ce genre de pièce. Je ne suis relativement sage dans mon style que parce que je ne mets pas ce genre de prix dans ce genre de pièce.

Pour revenir sur terre : c’est du coton hein. Bon après, c’est une gaze de coton donc pas si banal que ça. Et la veste a une construction simple. Donc oui c’est trop cher pour ce que c’est.

Mais la vérité, parfois, n’est pas dans le rapport qualité/prix. Souvent même si vous me suivez…

C’est entre la sneaker, la chaussure bateau, le mocassin et le derby. Ça remplace une paire de Vans Authentic ou Asahi par exemple. Ça élève un look en toute nonchalance.

C’est mou. Ça se voit. Ça se sent que c’est confortable. Ce sont vos savates. Vous les traînez partout avec vous.

Je ne les ai pas trouvées sur un e-shop européen. Pour le moment, elles ne sont vendues que par Studio Nicholson et comme d’hab, les douanes nous attendent au coin du bois avec leur fusil.

On le voit à la transparence, ce n’est pas une matière comme une autre. C’est simplement du lin mais c’est assez rare sur un cardigan disons-le.

Ça donne un rendu particulier, qu’il faut apprécier je le conçois.

Pour moi, c’est la même limonade que de porter un débardeur et un chemise ajoutée par dessus. Remplacez la chemise par ce cardigan et c’est tout pareil. Mais en différent. Ça permet de ne pas s’ennuyer.

S’il ne part pas avant, à choper en soldes.

Entre un peinture rupestre, une tapisserie médiévale et un motif hawaïen, cette chemise apparaît bizarrement très naturelle. Enfin je trouve !

Le motif ne me fait pas sortir les yeux des orbites. Je trouve qu’elle s’impose avec grâce à l’œil. Je sais pas, peut-être qu’il faut que je fasse une pause. Vous me dites. De toute façon, c’est le dernier vêtement de la liste.

C’est Orslow, c’est fait au Japon, c’est du rayon.

Oh les barbecues estivales prennent une autre tournure subitement !

Bises,

Jordan