Ce que je suis pressé de porter ce printemps

(Sur ma wishlist)

Les journées ne font que 24 heures. Et trier mon dressing me paraît toujours non prioritaire.

Même comparé au simple fait de glander sur mon canapé, smartphone à la main en scrollant comme si j’allais finir par en voir le bout.

Pourtant, j’aurais mille raisons de le trier :

Raison 1 : c’est mon outil de travail.
Raison 2 : ça permet de vendre des pièces pour en financer d’autres
Raison 3 : ça permet d’en donner et de faire des heureux tout en désengorgeant mon dressing
Raison 4 : ça me permet d’aérer les pièces
Raison 5 : d’éviter que des plis ne se forment
Raison 6 : d’avoir de nouvelles idées de tenues
etc.
Raison 1000 : ça permet d’attiser mon enthousiasme.

Si on fait les choses bien, chaque saison, on redécouvre des pièces et on stimule notre envie de les porter.

Et, si je n’ai pas encore fait mon tri pour le printemps (je me suis promis de le faire avant le 24 mars), il y a quand même des pièces que je suis pressé de porter et que je veux vous partager là.

Mes pantalons blancs

Je milite pour le pantalon blanc à porter toute l’année. Sauf que dans les faits, je le porte moins spontanément en automne/hiver. Le truc c’est surtout que je n’ai pas vraiment de pantalon blanc adapté à l’hiver. Je voulais mettre la main sur un Coltesse en velours, mais il m’a filé sous le nez. La plaie finira bien par cicatriser.

En tout cas, le printemps arrive et mon envie d’habiller mes jambes de blanc aussi. Même si, je parle de printemps depuis le début de cette newsletter et si je regarde dehors, je me dis aussi qu’il faut se projeter un peu. On n’y est pas.

Le Poetto de BonneGueule a rejoint mon armée. Il faut que je le fasse retoucher et à son retour, je vais me lancer à corps perdu dans cette micro-tendance personnelle.

Hâte de le porter à la bonne longueur comme ici. Le Poetto est un twill particulier qui s’apprécie aussi de près.

Je suis toujours à la recherche du jean blanc parfait. Il faudrait qu’il soit taille haute, toile moyennement lourde, avec de l’ampleur aux cuisses évidemment et qui se resserre juste un chouïa à la cheville. J’en avais vu un chez Berg&Berg mais c’est un petit braquage d’une part et il m’a filé entre les doigts en période de soldes.

Le Arthuro de Berg&Berg mais en rupture de stock malheureusement.

Plus de bijoux :

Dans la nature, les animaux mâles sont les plus colorés, les plus atypiques. C’est eux qui font la danse du ventre. Faut voir l’araignée paon ou encore l’oiseau paradisier. Bien sûr, c’est pour séduire et s’accoupler.

Toutes mes excuses aux arachnophobes. Pour vous consoler, sachez qu’elle fait 4mm celle-ci.

Je ne veux pas porter des bijoux dans ce but là.

Ou alors pour me séduire moi-même.

Mais enfin ça va je n’en suis pas là.

Disons que rien que cette observation peut faire réfléchir sur cette conception qu’on a de l’apparence : les femmes ont le droit d’être coquettes mais pas les hommes.

Je trouve ça absurde.

Même sans aller jusqu’au règne animal, on peut penser aux maharajas qui arborent je ne sais pas combien de kilos d’or sur eux. Bon, c’est pour montrer une certaine opulence, une puissance, une domination même, un rang quasi démiurgique mais tout de même je trouve surtout cela très ludique.

Ça va avec s’inventer un personnage.

Jouer à ce point avec son apparence, pouvoir se parer de perle, d’or, d’argent et même de diamant si ça nous chante, je ne vois pas pourquoi ce serait interdit. Il s’agit simplement de célébrer la vie.

Bon, ce n’est pas demain que vous me verrez avec une rivière de diamants autour du cou. Je n’en ai ni l’envie ni la fortune. Mais j’adore le fait que l’on voit de plus en plus le colliers de perles aux cous des hommes. Surtout sur les podiums en fait mais pas que.

Je vois notamment Boras qui le porte à merveille et j’ai vraiment envie de franchir le pas. Je ne le fais pas pour une question de budget d’abord. Et que ce n’est jamais prioritaire. Mais tout de même quel panache ! Et je sais de quoi je parle. Wink wink.

Bientôt vous verrez aussi un peu plus de bagues à mes doigts. Des marques m’ont contacté pour que je porte leurs bijoux. Et ça coïncidait parfaitement avec mon envie d’en porter davantage. Les planètes s’alignent quoi.

Et j’en parle dans cette newsletter car en hiver, je porte des écharpes, des cols roulés, des gants et donc les bijoux sont cachés donc finalement j’en porte peu. Quand vient le printemps, on se dévêtit un peu et donc les bijoux se font plus présents dans la silhouette.

Le problème, c’est qu’il y a peu de marques accessibles d’une part (ou alors je ne les connais pas et je suis tout ouïe si vous en connaissez) et dont les bijoux me plaisent vraiment d’autre part. Souvent les bijoux masculins sont comme les parfums de supermarchés : ils reflètent une masculinité limitée à ce qui est censé faire viril. L’argent est brossé. Il y a très peu d’ornement. Rien ne brille. Les pièces sont rustiques.

Ce sont presque des bijoux qui s’excusent de l’être.

Ça ne me parle pas du tout. J’ai vraiment trop l’impression qu’on me met dans une case alors que je veux simplement exprimer ma propre vision du beau et mon genre n’a rien à voir avec celle-ci.

Ah si, j’ai découvert la marque Pascale Monvoisin hier et je suis tombé amoureux de la bague Bowie. Je ne saurais l’expliquer. Je ne sais même pas si j’arriverais à bien la porter finalement. Je sais juste que je l’aime beaucoup.

Bon à ce prix-là (650€), je me contenterai d’un long soupir quand je la verrai passer dans mon feed Instagram ou dans mes pensées.

Les blousons légers

Je crois que j’étais tellement habitué à voir de mauvais blousons dans ma vie que jusqu’à récemment je ne pouvais pas m’imaginer qu’ils puissent être sexy à mes yeux.

Quand on se promène dans la rue, on voit surtout des vestes qui arrivent au haut des cuisses, dans une couleur sombre inqualifiable, avec des zips inattendus, des poches aux mauvais endroits et un col qui demande pardon d’exister.

Je crois qu’en moi s’était installée la pensée pernicieuse qu’une tenue ne pouvait pas être réussie avec un blouson quel qu’il soit.

C’est évidemment faux. Et idiot de raisonner comme ça.

Comme souvent dans la mode, ce genre d’affirmation catégorique est tout le temps fausse. C’est simplement qu’on n’en sait pas suffisamment. On n’a pas toutes les cartes pour bien jouer. C’est exactement comme de se dire qu’on n’a pas de tête à chapeau. C’est que vous n’avez pas trouvé le chapeau qui vous convient.

Bref. J’ai commencé à me réintéresser aux blousons quand j’ai créé le mien avec BonneGueule, le Spencer.

Et plus j’avançais dans mes recherches plus je trouvais qu’il y avait des blousons sexy. Je dis « sexy »  dans le sens « dans lequel on se sent bien ». Et c’est surtout dans les blousons vintage, issus de l’armée ou du workwear qu’on les trouve.

J’ai parlé récemment de la Deck Jacket de la US Navy de 1943. Et de la veste de chantier de Carhartt. Ce sont des exemples parfaits et je pense que c’est une nouvelle tendance qu’on observera en 2024. L’avénement des vestes casual courtes avec un travail particulier de poches et de fermeture.

Je suis donc très pressé de porter mes blousons courts et d’en recruter de nouveaux :

  • Ma veste Uniform Bridge rouille

  • Mon smock Kestin jaune

  • Ma veste vintage verte

  • Mon blouson Spencer

J’ai ce qu’il faut en blouson léger de pluie. Maintenant je cherche à aller plus loin dans ceux qui ressemblent à ma Spencer.

Sur ma wishlist (entre autres) :

Corridor. Mais j’attends qu’un e-shop français la propose…

Des sneakers en toile fines

Il y a une constante dans ma manière de m’habiller c’est que je n’aime pas aller trop loin dans un registre. Je n’aime pas être trop habillé ou pas assez.

Vous voulez me rendre malheureux ? Obligez-moi à porter un jean brut avec des sneakers et un hoodie pour le restant de mes jours. Je ne dis pas que c’est mal de s’habiller comme ça, que c’est moche ou quoi que ce soit, je dis que ça ne me convient pas.

Si je porte ça, je me sens pataud, je me tasse, je m’enfonce dans le sol. Rien que d’y penser je me sens inconfortable.

Je préfère mélanger les registres et arriver à un équilibre entre formel et décontracté. Je cherche à mettre le curseur exactement où je pense qu’il est bien. Je ne sais pas si c’est au milieu, c’est quelque part et je le place de manière inconsciente.

Tout ça pour dire que l’hiver, comme je mets des pulls un peu épais souvent à col ronds, ou polo et autre, je compense plus facilement avec des chaussures habillées. Car pour moi, les premiers sont plus casual et je ressens le besoin de tirer la tenue vers un chouïa plus de formalisme. Les chaussures étant un excellent moyen de le faire.

En fait, je ne m’habille pas, je funambulise.

Quand vient le printemps, je mets davantage de chemises. Oxford ou chambray majoritairement. Bien que je n’ai ni trouvé la chemise Oxford de mes rêves. Ni la chambray. Et c’est un problème, disons mon problème. Ou plutôt c’est une quête que je ne fais pas activement mais à laquelle je pense parfois avec un brin de résignation. Bouge-toi Jordy.

Si je mets des chemises au printemps (plus formelles que des pulls - même s’il existe toutes sortes de chemises de niveaux de formalisme complètement différents) mes pieds vont réclamer plus de décontraction. Et c’est là que les sneakers en toile fine entrent en jeu.

J’ai essayé les sneakers type New Balance 990. Je les adore dans leur boîte. Quand je les mets à les pieds, je passe la journée en espérant que le soir arrive plus vite pour les retirer.

C’est sûrement qu’elles tirent trop vers le décontracté. Et que je ne me vois pas non plus porter quelque chose de vraiment formel pour contrebalancer. Elles sont trop marquées. Le funambule tangue dangereusement d’un côté, au risque de tomber.

J’ai des Doek vertes que je mets peu car je ne trouve jamais de jolis associations. Quoi que je fasse, ça ne va pas. Je n’ai pas encore saisi le truc.

J’ai des Asahi bleues que je porte avec plaisir bien qu’elles soient un peu grande. Et depuis peu des Doek noires que je mets moins que je ne pensais.

Je crois qu’en noir, je préfère des chaussures habillées ou disons plus que des sneakers. À ce propos, je lorgne sur des Wallabees noires, en attendant de pouvoir m’offrir des Chambord de Paraboot.

Ah oui, il faudrait que je remplace mes Vans Authentic trouvées pour 20€ en friperie. Elles me tiennent depuis 3-4 ans je dirais et elles ont fait leur temps.

Mais ce que je voudrais explorer pour ce printemps, c’est du motif, de la couleur sur ces sneakers fines. Je n’ai pas de limite. Je veux du léopard, du camo, du rose, tout ce qu’on peut me proposer, je veux bien l’essayer.

J’avais laissé passer les Max Sauveur par manque de réactivité.

C’est en fait, pour moi, le petit frère décontracté du mocassin. Et je suis pressé de l’accueillir à nouveau dans ma vie.

Voilà pour aujourd’hui. Merci pour votre soutien et votre lecture.

Jordan