Partie 2 : Une tenue réussie, c'est quoi ?

(Les éléments subjectifs)

Je vous préviens, si vous n’avez pas lu la partie 1 vous êtes morts à mes yeux.

Wow. C’était intense. Je suis désolé. Je ne contrôle pas toujours ce qui sort de ma bouche. Ok, rien ne sort de ma bouche là, c’est un texte et je le tape sur mon clavier.

Bon ok, j’avoue, je suis un IA. Pour mon physique, on a voulu se rapprocher de Melville Poupaud. Et pour ma voix, quelque chose entre Nicolas Bedos et Vincent Cassel. Enfin c’est ce que dit Internet.

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Bon. Pourquoi j’écrivais cette intro insupportable moi déjà ? AH OUI ! Une tenue réussie, c’est quoi ? (Partie 2)

Alors que dans la première partie nous nous intéressions à la partie objective de la réussite d’une tenue, si ça veut dire quelque chose et qu’on en a quelque chose à faire vu que les White Walkers arrivent et qu’on est si peu de chose face à l’infini de l’Univers.

Qui D’AILLEURS est EN EXPANSION !

Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte du délire ! L’Univers que l’esprit n’arrive pas à comprendre tant il est vaste EST EN EXPANSION ! Réfléchissez-y deux secondes.

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Ça remet droit dans ses bottes. Tout de suite, la réflexion que vous a faite votre collègue il y a deux jours sur votre tableau Excel paraît aussi insignifiante qu’une trace de cambouis sur un denim noir.

Vraiment, c’est insupportable cette introduction. Je ne sais pas comment vous faites. Vous êtes partis je pense. Je vais faire comme si ce n’était pas le cas et m’enfoncer dans les méandres de mon sujet.

Le dernier coup d’œil dans le miroir

Parfois il m’arrive d’être prêt à sortir de chez moi et je jette un dernier coup d’œil dans le miroir et quelque chose ne va pas.

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Je regarde ma tenue et je me sens mal. Quelque chose cloche. C’est bancal. Parfois je sais très précisément ce que c’est et je le change en deux secondes. Mais d’autres fois, je n’ai pas le bon vêtement pour réparer ça.

Parfois encore, je n’ai pas le temps et comme je sais très bien que la Terre entière s’en contre-fout à part moi, je sors quand même. Et contrairement à ce que vous pouvez peut-être penser, ça ne me hante pas pour le reste de ma journée. Je suis très conscient que c’est un problème ridicule.

Donc soit j’arrive à le réparer rapidement, soit je passe à autre chose.

Ce qui me dit qu’une tenue réussie, c’est d’abord une tenue réussie à vos yeux. Toujours même. Dans laquelle, vous vous sentez bien. Tellement bien qu’elle s’oublie. C’est une porte ouverte que j’enfonce, oui peut-être mais c’est tellement important.

Et ça supplante tout le reste.

Ça veut dire que même l’article précédent qui parlait d’ “éléments objectifs” peut être mis à la poubelle si vous faites tout bien et que pourtant, vous ne vous sentez pas bien dans vos vêtements.

Dans une tenue, et c’est pour ça qu’on ne sait pas bien si c’est s’habiller peut s’apparenter à de l’art ou de la science, il y a de l’intangible.

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Une fois que c’est dit, qu’est-ce qu’on fait ? Comment on passe d’une tenue correcte à une tenue réussie ? D’un bon style à un banger ?

Eh bien, il n’y a pas de chemin et les voies du Seigneur style sont impénétrables. Pour ceux qui s’y connaissent, je viens de faire un blasphème là ? Cool, ce lundi commence très bien !

Sinon je voulais en venir au fait que les éléments subjectifs qui font la réussite d’une tenue étant subjectifs, je ne peux pas en énoncer quelques-uns sous peine de me perdre dans un océan de relativisme. Et la dernière fois que j’ai checké je préférais la terre ferme.

MAIS ce que je peux faire c’est tout simplement évoquer quelles sont à mes yeux les caractéristiques communes à mes tenues que je considère comme réussies.

C’est plus des gants que je prends ce sont des moufles polaires en Gore-Tex kevlar pare-balle.

Le bon dosage de couleur

Je ne parle pas de la règle des trois couleurs. Ne me chauffez pas avec ça parce que sinon je vais en faire une vidéo. D’ailleurs… je VAIS en faire une vidéo. Bonne idée. Merci.

Si je devais théoriser mon approche des couleurs, je dirais que leur utilisation doit donner un résultat qui fasse le plus naturel possible.

Comme si j’étais une espèce d’oiseau particulière et que, au beau milieu de la jungle, vous tombiez sur moi. Vous êtes là pour faire des photos évidemment. Et quand vous découvrez mon plumage, vous trouvez qu’il ne ressemble à aucun autre, que les couleurs sont originales ensemble mais que c’est harmonieux.

Quelques mois passent. Et vous vous rendez à un rassemblement de photographes animaliers au Costa Rica, vous racontez cette fois où vous avez vu le Pharomachrus Maurinus resplendissant. Un oiseau rare qu’on ne voit qu’une fois dans sa vie. Et pourtant, vous êtes incapable de décrire son plumage. Il faut que vous montriez la photo parce que, de tête, l’harmonie était telle qu’aucune couleur ne ressortait vraiment.

Pour vous dire les choses clairement :

  • Je n’aime pas qu’il y ait un contraste extrême entre pièce de haut et pièce de bas parce que ça donne une silhouette non subtile en deux blocs (parfois je le fais tout de même)

  • En revanche, j’aime que ce soit le cas avec mes chaussures (c’est pour ça que j’adore les chaussures noires)

  • Je pense qu’il doit y avoir 3 intensités de couleur différentes dans une tenue : au moins une couleur sombre, au moins une couleur claire et le reste d’intensité moyenne et égale entre-elles.

    • Le haut et le bas sont généralement d’intensité moyenne, si vous avez suivi le point 1, c’est logique.

  • Les couleurs sont généralement cassées : ce n’est jamais une couleur franche comme une couleur primaire par exemple. Ce n’est pas un rouge, c’est un lie-de-vin ou framboise, ce n’est pas un jaune, c’est un safran ou pastel, ce n’est pas un bleu… vous avez compris.

  • Le blanc n’est presque jamais blanc, il est écru.

  • Le camaïeu, c’est la vie.

Je précise que ce ne sont pas des règles, plutôt des tendances que j’ai remarquées dans mes tenues. Et cela m’arrive de ne pas les suivre, consciemment ou non.

Des exemples concrets de ce que je raconte :

Chemise rose et pantalon de même intensité (moyenne), veste claire et chaussures sombres. Bingo. Beams Plus SS24

Là, tout pareil sauf les chaussures. J’aurais mis des chaussures noires. Beams Plus SS24

Petite variante : le cardigan et le pantalon sont les deux teintes de même intensité, pas la chemise qui est plutôt claire dans la tenue (elle apporte de la lumière). Mais comme elle est indécise, le t-shirt vient enfoncer le clou. Et les chaussures apportent le sombre dont la tenue a besoin. Beams Plus SS24

On remarque que la ceinture est marron et les chaussures noires. Et pourtant, ça fonctionne.

Je pense que c’est parce que le marron de la ceinture fait écho à des pièces qui sont à côté de celle-ci : le cardigan, les carreaux plus rouille de la chemise et le pantalon qui tire sur le marron.

Un exemple de plus que les règles, ça va 5 minutes.

Ici, pour moi, ce n’est pas réussi. Tout est d’intensité moyenne. Il manque le sombre et le clair. Beams Plus SS24

Très réussi. Malgré le fait qu’on n’ait pas de teinte claire franche. Mais le pantalon le suggère. Beams Plus SS24.

Voilà pour ma théorie personnelle des couleurs.

Il y a tant de choses à explorer avec les couleurs :

Entre camaïeu et couleurs complémentaires. J’aurais quand même mis des chaussures noires pour équilibrer.

Le bon dosage de textures

Quand on associe un pull duveteux à un chino en coton plat, ça coince. C’est une autre forme de contraste trop violent. Les matières sont trop éloignées visuellement.

C’est comme de mettre une polaire avec une chemise en popeline ou un pantalon en laine froide.

On passe du goudron au champ en jachère. Et c’est sur vous que ça se passe.

L’art de s’habiller, c’est de construire des ponts entre les pièces. Je ne le dirai jamais assez. Et un pont bien solide est construit par la couleur, la forme et la texture.

Jordan de la Maison de l’Architexture

Des exemples concrets de ce que je raconte :

Chaque pièce a un côté “en relief” qui fait qu’elles se rejoignent par leur texture.

Même chose tout se rejoint.

Gilet et pantalon se répondent par la texture. La chemise, elle est plus lisse et détonne. Mais elle se rattrape par le motif qui donne du corps et donc fait qu’elle se rapproche du reste.

Choisir les bonnes pièces

Quand on est au début de son apprentissage on se demande quel est son style. On veut trouver son style. Est-ce que c’est rock ? C’est grunge ? C’est preppy ? C’est … etc.

Mais très vite on comprend que tout ça, ce sont des déguisements. Je veux dire : y’a combien de chance pour que vos goûts personnels soient en parfaite alignement esthétique avec un style pré-établi par d’autres que vous, vivant un contexte différent du vôtre ?

Pour moi, c’est du cosplay.

Power Rangers Dancing GIF

Si je m’habillais comme ça, j’aurais vraiment l’impression d’avoir 8 ans et venir à une fête d’anniversaire avec la panoplie de pompier parce que je suis dans ma période Sam le Pompier.

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Il ne faut pas chercher son style mais chercher les pièces qui vous parlent et trouver les fameux ponts (vus plus haut) pour les lier entre elles sur vous.

Ouh là, attends faut l’encadrer celle-là.

Il ne faut pas chercher son style mais chercher les pièces qui vous parlent et trouver les fameux ponts (vus plus haut) pour les lier entre elles sur vous.

Voilà qui est mieux.

Alors, comment je choisis les pièces qui composent ma tenue pour aller vers là où je veux aller : je veux trouver l’équilibre parfait (pour moi) entre casual et formel.

Si je porte un chino casual, des New Balance et un sweat à capuche, je suis physiquement mal. Je ne peux pas. J’ai l’impression que mon corps s’affaisse, mes pensées sont molles, je suis inutile sur cette terre.

Si, dans la vie de tous les jours, je porte une chemise habillée avec un blazer, un pantalon taille haute à pinces et des chaussures habillées, je me sens mal aussi. Oui je suis “présentable” mais j’ai vraiment l’impression d’avoir sur le front une étiquette qui dit “a essayé de bien s’habiller ce matin”.

Et ça m’est INSUPPORTABLE. Comme cette introduction. Vous vous rappelez ? Elle était bien quand même. Y’en aura d’autres et des mieux.

Donc ce que je fais : je jauge les degrés de formalisme de mes vêtements pour arriver à un point d’équilibre dans lequel je sens bien.

Et ce point d’équilibre c’est ce qu’on pourrait appeler mon style. Car ce qui définit mon style, ce n’est pas la nature des pièces que j’utilise, je les aime pratiquement toutes, c’est comment je les choisis et les réunis sur mon corps.

Double denim bien poncé ? Ok sans problème mais pas avec des sneakers qui enfonceraient le clou du casual.

Je mets un blazer ? Ok mais alors avec un jean pour casualiser, un polo ou un t-shirt et des mocassins donc pas des chaussures trop habillées.

Si je mets un jean bleach, je ne mets pas de hoodie ou de sweat, je mets un pull en laine col rond et des Wallabees.

Vous avez pigé.

C’est aussi pour ça que j’adore les mocassins et les Wallabees par exemple : parce que ces paires de chaussures sont pile entre le formel et le décontracté.

Et cette équation, votre propre équation varie selon votre sensibilité personnelle bien sûr et aussi votre physique.

Quoi que je fasse, j’ai toujours un peu une tête de premier de la classe. J’ai un physique qui rend les vêtements plus formels qu’ils ne le sont (si je force le trait). C’est pour ça que les hoodies me vont moyennement je trouve. Attention ce n’est pas une raison de ne pas en porter mais ça vous aide à placer votre curseur.

Par exemple, c’est pour ça que je ne vais pas trop loin dans le casual car ça entre un peu en dissonance avec mon physique et que je ne vais pas trop loin sur le côté formel car ça me colle une étiquette très forte de BCBG.

Ce que je déteste. Les étiquettes je veux dire. Ça gratte. Depuis que je suis petit je les déteste.

Trouvez votre équilibre pour que vos tenues soient réussies à vos yeux.

La bise,

Jordan