Haters : comment les gérer ?

Dans la vraie vie et sur les réseaux

J’ai posté un reel vendredi dernier. Le sujet, c’était : “5 détails qui rendent vos vêtements cheap”. Il a cartonné et pourtant j’en garde un goût amer.

Avec 459.000 vues, 15.500 likes et 2.2129 enregistrements, oui il a cartonné. C’est le genre de contenu qui booste mon nombre d’abonnés en un rien de temps (🫨 +2500 abonnés en une journée 🫨).

Mais il a aussi suscité de vives réactions malveillantes comme :

C’est une petite partie, il y en avait beaucoup.

D’entrée de jeu, je veux dire deux choses :

1. Il y a des choses immensément plus graves qui se passent dans le monde.

2. Ça fait partie du jeu quand on s’expose. On ne peut pas faire l’unanimité. Si on n’a pas le cuir assez épais pour supporter ce genre de commentaires, alors il ne vaut mieux pas essayer de devenir un créateur de contenu.

Ça fait toujours quelque chose. Il suffit d’être dans un moment de petite déprime. De ne pas se sentir en pleine confiance et ça vous contamine l’esprit comme un cancer.

Et cela même si après des années à être soi-même, on a une idée précise de qui on est et qui on n’est pas et qu’on connaît sa valeur (sans se surévaluer ou sous-évaluer).

Donc voilà, ça a beaucoup tourné dans ma tête ce week-end. Malgré le fait que je me disais que c’était ridicule et qu’il y avait BEAUCOUP plus de personnes qui avaient liké cette vidéo que de personnes qui avaient commenté négativement.

D’ailleurs je précise ici que j’accueille à bras ouverts les critiques négatives constructives ou même les opinions respectueuses.

Le premier commentaire pris en exemple aurait pu être : “Je trouve que ton look ne va pas". Et je l’aurais oublié en une fraction de seconde. Et j’aurais même demandé à la personne de développer, pour discuter.

Mais voilà, malheureusement, le hater ne prend pas la peine de discuter parce qu’il n’a aucune envie de le faire. Il tape simplement sur ce qui dépasse. Sur ce qui dépasse selon lui, mais ça tout bon hater ne le dira jamais.

Sur les réseaux, la loi de Brandolini s’applique et ce n’est jamais en notre faveur. La loi de Brandolini (ou le principe de l’asymétrie des baratins), c’est qu’il faut quelques secondes pour dire une bêtise mais il faut souvent plusieurs minutes ou heures pour expliquer pourquoi c’est une bêtise. Du coup, celui qui explique perd toujours dès la première seconde où il se lance dans l’explication.

Donc expliquer par A + B à un hater qu’il se trompe est peine perdue. Ma méthode ?

  1. Soit j’ignore

  2. Soit je bloque et supprime

  3. Soit je réponds par quelque chose d’absurde, comme ici avec une bonne vieille réplique du 5ème Élément :

On est tous le bobo de quelqu’un d’autre.

Bref ! Tout ça pour en revenir au sujet principal de cette newsletter : comment faire face aux critiques.

Vous savez pourquoi je porte une moustache ?

Parce que je voulais me confronter à la critique. C’était une mise en danger. Parce que je vivais mal les critiques qu’on pouvait me faire sur mes vêtements.

J’ai toujours été le bon élève, pas un mot plus haut que l’autre, le gars qui lit bien l’énoncé avant de commencer l’exercice et plus tard l’adulte qui ne veut froisser personne.

On secoue bien tout ça et ça donne un gros manque de confiance en soi.

Quand j’ai commencé à m’intéresser aux fringues, les critiques ont commencé à pleuvoir aussi. C’est normal, sauf que je n’étais pas préparé à ça. Et je savais bien que si je voulais aller plus loin dans mon apprentissage, il fallait que je sois capable d’encaisser. Je ne pouvais pas changer le monde, alors il fallait me changer.

J’ai fait le movember, je ne sais plus en quelle année et j’ai décidé de garder la moustache, voyant les réactions que ça suscitait. Car, au début, c’était difficile de soutenir le regard des autres. Je vous parle d’un temps où porter la moustache était vraiment perçu comme une petite ironie de merdeux au mieux ou ringard sinon. Maintenant, c’est moins le cas.

Sauf que j’observais aussi que… ça me faisait du bien. Je tenais tête, j’affirmais ma différence, le bon élève s’encanaillaient au fond de la classe, j’apprenais à me détacher progressivement du regard des autres.

Ça a été une leçon précieuse pour permettre de m’émanciper, dans tous les domaines d’ailleurs. Même si on ne s’absout jamais vraiment totalement (enfin pas moi !) du regard des autres.

Tout ça pour dire que les commentaires négatifs font mal au début. Avec le temps et à force de persévérer, ils deviennent indolores la plupart du temps.

Donc ne vous découragez pas simplement parce que votre pote vous dit que vous avez l’air d’un clown. Tout le monde ne voit pas le monde de la même manière et tout le monde n’a pas la force de dépasser ses a priori.

Comment gérer des commentaires négatifs dans la vraie vie ?

La base : ne soyez pas sur la défensive. Il n’y a rien de pire. Et la meilleure manière de ne pas être sur la défensive, c’est d’être conscient quand vous tentez quelque chose qui sort de l’ordinaire.

Je sais que quand je fais un vidéo dans laquelle je dis “les pulls en coton noirs" ne servent à rien” ou “les revers étroits ça fait cheap”, ça va vexer des sensibilités… donc je m’attends à des commentaires.

La meilleure manière de désarmer quelqu’un qui porte un jugement sur vous, c’est de poser des questions.

Et soyez prêts à exposer calmement ce qui vous plaît dans ce que vous portez, de manière simple et sincère.

Souvent les gens se moquent sont des gens qui ont tellement peur de ne pas être eux-mêmes dans les clous qu’ils dénoncent tout ce qui dépasse. J’adore ce reel qui l’illustre parfaitement :

Ne laissez pas ces gens-là gagner.

Ne laissez pas les insécurités d’autrui tarir votre soif d’en savoir plus, d’explorer de nouveaux terrains vestimentaires.

Ils sont terrifiés. Terrifiés qu’on puisse questionner leur sexualité. Et au bout du compte, ils ne sont pas libres et votre liberté les ramène à leur conditionnement d’esclave du regard d’autrui.

Pour se sentir mieux, certains préfèrent rabaisser les autres à leur niveau plutôt que de s’élever eux-mêmes.

Il ne faut pas oublier que le style est une quête, un éveil progressif. Je ne peux pas demander à une personne qui n’a jamais questionné sa manière de s’habiller de repousser de toute ses forces un individu qui apparaît sur son feed Insta sans qu’il le demande et qui porte une chemise en denim, avec un pantalon sans ceinture, un t-shirt sous cette chemise et un foulard féminin !

Cette personne ne comprend pas les choses avec la même finesse que moi. C’est normal ça fait plus de 10 ans que j’exerce mon œil.

Ces personnes s’abstiendraient de tourner en dérision ou ne le feraient différemment si elles avaient ne seraient-ce que 15% de savoir en plus sur le sujet dont elles se font soudainement les expertes.

C’est plus un aveu d’ignorance et d’ouverture qu’une critique fondée.

Vous verrez qu’à force de persévérance, d’acharnement à être vous-même, à défendre votre droit à vous habillez exactement comme vous l’entendez, les critiques finiront pas se faire moins nombreuses et plus supportables.

Quand j’ai commencé à m’habiller différemment mes amis me vannaient constamment. Maintenant, ça ne leur vient plus à l’idée (aussi parce qu’on est plus matures je pense). À la place, ils me posent des questions sur ce que je porte et me demandent des conseils.

Pour finir : merci d'être là

Heureusement qu’il y a des gens comme vous qui, même s’ils peuvent trouver une de mes tenues laides ou qui ne sont pas d’accord, vont toujours l’exprimer avec du respect et dans le partage.

Bref, avec beaucoup d’intelligence ❤️ 

Cette newsletter a été thérapeutique. 😅

Bonne semaine,

Jordan