Comment je m'habille dernièrement

(5 tenues plus ou moins compliquées)

Je ne pense presque jamais à me prendre en photo dans la vie de tous les jours. C’est un comble pour un gars qui marchande son image sur les réseaux.

Et ma compagne n’y pense pas non plus. Je n’ai aucun ami auquel ça viendrait à l’esprit, en me voyant débarquer pour boire un verre avec une tenue pas banale de me dire : “vieux, bouge pas d’un pouce, la lumière est dingue là, p’tite fit pic rapide pour ta commu, tu me diras merci.”

NON.

JE. SUIS. TOTALEMENT. SEUL. DANS. CE. DÉLIRE.

Je ne peux compter que sur mon propre narcissisme. Et parfois, il fonctionne mal ou pas comme je le voudrais.

Si j’étais discipliné, si je me prenais en photo tous les jours comme le fait Ethan Wong j’en aurais du contenu pour mes newsletters.

Je peux essayer d’en faire une habitude mais je me connais ça risque de ne pas prendre. La raison principale c’est que j’oscille tout le temps dans ma vie entre le NAMASTE et le F*CK OFF.

“NAMASTE” au-dessus du genou gauche, “F*CK OFF” au-dessus du droit. Ce sera pas une super idée de tatouage ça ?

Il y a les bons jours. Et il y a les mauvais. Il y a les jours où je partagerais tout. Il y a les jours où je veux qu’on m’oublie.

Mais cet exercice aurait plusieurs vertus :

  1. Vous servir, vous inspirer

  2. Pouvoir dégainer une newsletter assez facilement avec du contenu très concret

  3. Me constituer un stock de tenues à répliquer si l’inspiration me manque

  4. Inonder internet de ma personne

Bon, je peux toujours essayer. Ça va durer 2 semaines, je me connais mais on dit que l’espoir fait vivre.

Pour commencer sur le bon pied, j’ai épluché ma pellicule iphonique pour en extraire quelques rares fit pics faites à l’arrache, sans grand dessein que de documenter mollement ce que je porte. J’en ai trouvé 4 récentes. Et je vais compléter avec ma tenue du jour.

Parfois, je porte du noir…

Pull BonneGueule, Pantalon Lane45, mocassins Septième Largeur

…mais c’est extrêmement rare.

Pourtant, je me sens bien dans ce pantalon Lane45. Le noir ne m’apparaît pas comme plat grâce à la texture. C’est du lin épais mais respirant. Il donne à voir, bien plus qu’un coton plat. Et c’est tout l’art de porter du noir selon moi : donner à voir quand la couleur en question est si radine.

Son volume est fantastique également. Deux bémols pour ma morphologie et ma sensibilité :

  1. J’aurais voulu que la ceinture arrive 1 cm plus haut

  2. J’aurais voulu qu’il soit 1 cm plus court

Le premier je ne peux rien y faire, le deuxième il suffit de l’apporter chez un retoucheur.

Là, tel que vous le voyez, il tombe nickel mais c’est que j’ai remonté un peu trop le pantalon à la taille (mais il tombe si je marche) et que ma main dans la poche fait remonter elle aussi le tissu.

Que mettre avec du noir ? Un vert sauge pourquoi pas. C’est une pièce de caractère ce pull avec ce col polo si ouvert. Les poils sont là, il y a un côté sexy qui me dérangeait au début et qui me plaît bien maintenant.

Pour concentrer l’attention sur le haut de la tenue, je choisis des mocassins noirs que j’ai cirés récemment. Je m’y sens comme dans des chaussons. Je crois bien que c’est la paire la plus confortable que j’ai.

1 tenue, 3 pièces. Ça fait écho au propos de cette vidéo. Loïc m’a rappelé une citation de Saint-Exupéry en commentaire : “une tenue est parfaite non pas quand il n’y a rien à ajouter mais quand il n’y a rien à enlever.”

Dans le vestiaire d’un spa

Spa mal comme tenue non ? Allez, je m’arrête là… N’est-spa ? Wow.

J’ai appris en la portant alors qu’il faisait chaud que cette chemise était conçue pour la demi-saison, voir l’hiver. C’est que le tissu est très dense. Pas particulièrement poids lourd mais simplement dense. À tel point que l’air circule peu.

Elle provient d’une saison antérieure de quelques années. Je ne saurais dire laquelle. Peut-être 2019. Et j’ai peu de pièces Corridor. C’est la seule en fait. Mais c’est une marque qui mérite définitivement notre attention.

Pour vous dire, si je devais créer une sur-chemise, je pense que je voudrais que la coupe ne soit pas différente de celle-ci. C’est un medium parfait je trouve.

Large comme il faut. Long comme il faut. La bonne carrure. La bonne longueur de manches.

Et le design de la pièce est lui aussi extrêmement réussi.

Il y a du bleu dans la chemise. J’insiste là-dessus avec mon short bleach. Ça forme un tout cohérent. Les pièces semblent contentes de se trouver l’une à côté de l’autre. La cohérence se trouve également dans l’harmonie des matières : la chemise offre un tissu plein d’aspérités et le grain nuancé du denim n’est pas en reste.

Évidemment les lunettes font ressortir un autre aspect de la chemise : le vert. Maintenant que j’ai joué sur les deux couleurs du haut. Le bas peut aller explorer d’autres teintes.

Le marron va forcément et je le choisis foncé pour aller chercher du contraste. Et pour la même raison (le contraste), j’ajoute des chaussettes beige clair.

C’est une affaire qui roule ça.

Ça devient romanesque

Lunettes Lesca, foulard Margaret Howell, veste S.E.H. Kelly, t-shirt BonneGueule, pantalon Officine Générale

Forcément, quand j’ai rendez-vous avec des fous de sapes pour enregistrer un épisode du podcast, je me creuse un peu la tête pour concocter ma tenue.

Mais ce qui n’est pas facile, c’est que je dois composer avec plusieurs contraintes :

  1. Le temps qu’il fait. Mais attention, je pars le matin tôt à vélo de Cenon (proche Bordeaux) pour rejoindre la gare. Ensuite je passe la journée à Paris et je reviens le lendemain ou le soir même. Puis je reprends le vélo pour regagner mon domicile. Donc je peux avoir toutes les météos possibles et imaginables dans ce laps de temps. Avec des températures qui changent fortement entre le matin, la journée et le soir. Bref, un casse-tête.

  2. Il faut des chaussures confortables pour marcher longtemps.

  3. Des vêtements qui ne sont pas trop fragiles vu le nombre de typologies de transports différents que j’emprunte et aussi car je porte des valises qui peuvent frotter contre les tissus.

  4. La donnée style : l’impératif de se présenter avec une tenue qui fait honneur à mon activité que ce soit auprès des invités du podcast qu’auprès de personnes de ma communauté que je croise au hasard de ce flux migratoire mensuel.

C’est rare que je réussisse à cocher tous les cases.

Dans la tenue du dessus, j’y parviens je pense mais ce n’est qu’à la faveur d’une météo clémente. Ajoutez un temps pluvieux et je dois tout changer : les chaussures ne sont plus les bonnes, ni même la veste etc.

Ah oui et il y avait une autre contrainte extraordinaire pour cette tenue : je devais porter ce pantalon car je voulais en parler en vidéo.

Une fois que j’ai trouvé une veste qui allait plutôt bien (je pense qu’on peut faire bien mieux mais mon vestiaire n’est pas si développé qu’on pourrait croire et, de plus, le perfectionnisme ça va 5 minutes mais à un moment donné on ne va pas passer une heure à choisir ses vêtements), j’ai raisonné avec la couleur.

Le jaune du t-shirt fonctionnait aussi bien avec la veste marron que le pantalon gris. Liant les trois pièces dans un triptyque amour-haine entre teintes chaudes et froides.

Toutefois, ça restait un peu plat. À cause principalement du gris. Donc pour donner de la force esthétique, j’ai choisi un foulard vert-jaune et mes lunettes Lesca aux verres jaunes. Comme ça, le gris du pantalon prend moins de place visuellement. Il a perdu son combat.

Les mocassins marron viennent faire écho à la veste pour encadrer le pantalon dans un camaïeu classique mais efficace.

La veste que je porte le plus en ce moment

Veste GoHemp chez Haku Clothing, fatigue pants Bronson

Je la porte à toutes les sauces. Pourtant, elle est violette. Mais c’est un violet sombre. C’est un aubergine en fait. Et si vous me suivez de près, vous savez que c’est une couleur que j’estime être l’une des plus polyvalentes.

En tout cas pour les chaussures. Vous avez des chaussures de cette couleur et vous pouvez les porter avec n’importe quelle autre teinte. Je ne vous demande pas de me croire sur parole. Mais il suffit d’essayer pour s’en rendre compte.

Cette veste qui m’a été offerte par l’e-shop japonais Haku Clothing (que je vous invite vraiment à visiter, il n’y a pas de frais de douanes et les prix sont plus accessibles qu’ailleurs - je ne sais pas bien comment ils font d’ailleurs) est légère comme une plume en plus de présenter une coupe impeccable et une couleur qui sort de l’ordinaire.

Bref, beaucoup d’atouts.

Ce matin-là, j’allais me faire tatouer et je recherchais justement une veste qui puisse couvrir mes bras pour les protéger du soleil, ne pas mouler le corps pour éviter les frottement, être suffisamment légère pour ne pas me donner trop chaud et être d’une couleur sombre au cas où l’encre souillerait le tissu.

Sans réfléchir, je l’ai associée à mon fatigue pants vert patiné, un débardeur vintage blanc (pratique pour se faire tatouer les bras sans avoir à retirer complètement son haut) et des mocassins noirs.

Là d’ailleurs, vous avez une belle idée de la texture de la veste.

L’association vert-aubergine s’est imposée naturellement à moi. On peut penser au Joker si on est d’humeur taquine mais pour ce dernier c’est un déguisement et les teintes ne sont pas les mêmes. Ici le violet est plus discret, plus sombre, plus rouge et le vert est plus jaune et inégal dans la teinte.

Bref, il y a de la vie.

La chaleur peut bien venir

Chemise Octobre, casquette Manzi&Co, débardeur et short vintage Broadway and Sons, mocassins Sebago x NN07

J’adore cette chemise Octobre. Elle est bien travaillée. Ajourée comme il faut. Le petit twist qui la rend intemporelle. On pourrait croire qu’elle est vintage. Surtout avec cette couleur vanille ou beurre frais.

Ils l’appellent “écru”. Je pense qu’ils passent à côté d’une dénomination plus enthousiasmante. Mais c’est peut-être pour ne pas faire fuir les clients historiques.

En tout cas, quand on compare avec le blanc un peu cassé du short, on comprend bien qu’il y a du jaune dans cette chemise. Et c’est tant mieux je vous dis ! Ça la rend plus mémorable.

Le fait que ça tire vers le jaune, ça me donne envie de porter ma casquette brodée de jaune justement. Comme ça, on a une cohérence, un pont qui se crée.

Et je joue sur le côté vintage à fond. Puisque le short et le débardeur sont issus de deadstocks.

J’ai jamais vu un short pareil. Aussi bien coupé je veux dire. C’est un short qui s’oublie au profit de la vie. J’adore.

Et c’est d’ailleurs la même chose pour ce débardeur. Je crois bien que je ne vais plus me fournir que chez eux. 3 pour 40€. Je pense qu’on peut difficilement battre ça. Ils sont en 100% coton. Bien échancrés comme il faut.

C’est bien d’ajouter du contraste à ce moment-là. La tenue est claire, il faut l’ancrer un peu dans le sol avec une paire de chaussures foncées. Des mocs noirs. Parce que c’est un essentiel de ma garde-robe. Parce que je ne sais pas comment je faisais il y a longtemps quand je n’en possédais pas.

Je vivais une demi vie. Aujourd’hui je vis pleinement. Et j’espère que vous aussi.

La bise,

Jordan