Dans ma valise

(Tenue 1)

D’où je suis j’entends la mer. Un gosse hurle parce qu’il ne veut pas aller dans l’eau. C’est en espagnol et je ne le parle pas mais je comprends les larmes. Elles sont réelles. Ma fille fait des châteaux de sable avec sa mère. Heureusement elle ne pleure pas. La fille pas la mère. Quoi que la mère non plus, c’est toujours mieux.

Oui, c’est bien moi en tout petit quelque part sur cette photo. Et je prends la photo aussi. Je suis partout.

Je me suis parké pile sous le soleil. Sauf que j’ai mis entre lui et moi un parasol pour faire barrage. Avoir l’air bronzé ne m’amuse plus. Entre les compliments et le cancer de la peau, j’ai finalement choisi.

On est lundi et j’ai pris une semaine de vacances. On est lundi et c’est la newsletter. Ça signifie que vous me verrez moins sur Instagram cette semaine. J’imagine. J’ai fait un mic drop mercredi dernier avec la vidéo Etsy et puis j’ai mis les voiles.

Beaucoup m’ont écrit en privé pour me parler de cette vidéo. Apparemment, elle a fait mouche. Et je suis heureux qu’elle vous ait touchés. C’est pour ça que je fais des vidéos : faire vibrer les cordes sensibles, trouver l’émotion derrière le produit et ne pas parler simplement produit.

Sinon ça ne m’intéresse pas. Y’en aura d’autres.

La vue est magnifique ici.

Cette newsletter sera consacrée à mes tenues de vacances. Vous aurez droit à une tenue par jour jusqu’à vendredi. Donc oui, 5 e-mails d’affilée. Mais des e-mails courts. Enfin j’imagine.

La première, la voici

Lunettes : Lesca

Chemise : Octobre Editions

Pantalon : Lane45

Chaussures : Novesta x De Bonne Facture (plus dispo mais on a la collab avec Octobre Editions pour se consoler)

Je n’exagère pas. Depuis l’été dernier, je comptais les jours qui me séparaient de pouvoir à nouveau porter ce pantalon.

D’ailleurs, ce matin nous étions à une aire de jeux et une femme - parlant heureusement dans un anglais impeccable (je crois bien qu’elle était allemande) - me dit : « j’adore votre pantalon, sa matière est magnifique, d’où vient-il ? ».

C’est vrai qu’un pantalon pareil ne passe pas inaperçu. Mais je vais vous dire. Quand vous le portez, vous ne le sentez tellement pas. Il n’entrave jamais, il parait toujours naturel et avant de le porter l’été dernier je croyais que ça allait être plus difficile, que ce serait un effort car il faut l’assumer.

Pas du tout.

La taille haute ne m’oppresse pas. Elle fait que le pantalon tient tout seul, les plis sur les jambes sont spectaculaires mais tellement bien travaillés qu’ils sont naturels dans la silhouette.

Et la matière, la matière c’est un lin brut avec des aspérités, ayant l’aspect d’une glace à la vanille mais moins jaune, il est un peu sec ce qui se prête particulièrement à l’été et ses moiteurs.

Il est suffisamment dense pour ne pas se froisser facilement.

Ceux qui se plaignent que leurs tenues d’été manquent de personnalité (ça s’adresse aussi à moi), c’est surtout votre pantalon qui en manque. Ajustez ce curseur et ensuite vous pouvez mettre un t-shirt et des sneakers et votre tenue est faite. Et bien faite.

Pour le reste justement, je porte mes chaussures estivales de prédilection. Enfin jusqu’à maintenant. Ce sont des Novesta en collab avec De Bonne Facture. Elles datent d’il y a 1 ou 2 ans je crois. La toile, c’est du lin. 100%. Et oui ça respire bien plus que des chaussures en toile de coton. Parfois je ne mets pas de chaussettes. Ici elles sont présentent mais invisibles.

J’aurais pu prendre mes mocassins marron GH Bass mais je n’avais pas droit à beaucoup de bagage et une partie du mien est pris par les affaires de ma fille.

Les compromis, tout ça tout ça.

Ces chaussures sont souples et vous emmènent partout, des chemins sablonneux au bouillant bitume, des plus petits cailloux aux rochers parsemés d’écume.

Le haut est vert. Ça fait ressortir mes yeux que je cache derrière des lunettes Lesca à la forme affirmée. Le modèle, c’est Dada col.5 45-20. Voilà.

Noire la monture. Marron-rouge presque noirs les verres. Tout de suite, elles singularisent le visage. Elles ne disent pas Ray-Ban, elles ne disent pas Dior ou quoi que ce soit, elles disent « je sais ce que je fais et c’est précisément ce que je veux ». Ça me va ça. Ce serait mon épitaphe que je n’en serais pas déçu.

Le haut, revenons dessus. C’est une chemise à manches courtes dans un tissu vert en coton et lin. Il n’est pas éponge mais il partage avec lui ce côté duveteux. En moins épais. Merci pour ça. Le col s’aplatît de part et d’autre du cou dans une révérence estivale. Les cols mous comme ça donnent une allure que les cols rigides ne soupçonnent pas. Avec un col rigide, je suis un comptable en vacances. Avec un col mou, plat, cubain, je suis un voyou qui s’endimanche.

Je retrousse les manches pour contraindre la chemise et la faire mienne. Crucial pour ne pas se faire bouffer par des manches trop bouffantes.

Elle est un chouïa trop cintrée à mon goût mais j’ai trouvé la parade : je la rentre dans la pantalon c’est qui fait que je peux donner à mes flancs l’excès de tissu qu’ils désirent en remontant la matière plus haut qu’elle ne devrait.

Voilà pour la tenue du première jour. Et à demain !

Bises,

Jordan