La veste du guitariste de Phoenix

Je me fraye un chemin dans la foule. Je tombe sur un groupe affublé de bob colorés et nez à nez avec l’un d’eux. Il me dit “sensationnelle ta cap”. Je lui souris et le remercie. On se tape dans la main comme de vieux copains.

C’est l’énergie des festivals. Tous potes. Tous amenés à interagir pour une raison ou pour une autre. Et les fringues évidemment sont au sommet de la liste.

D’ailleurs, c’est surtout un compliment pour Kévis Manzi (l’un de mes invités dans mon dernier épisode du podcast) parce que c’est une casquette issue de sa marque.

Voilà tout ce que je peux vous montrer :

Et les vêtements, c’est ce qui me frappe en premier quand je vois Phoenix soudain débarquer sur scène.

C’est d’abord la veste spectaculaire du guitariste Christian Mazzalai. Je sais pas. Elle me fait un effet dingue. Un peu comme, j’imagine, l’effet que la casquette de Kévis a fait sur ce festivalier.

C’est un blazer (croisé donc) navy militaire. Il est ajusté avec ses gros boutons dorés sur lesquels il y a (j’imagine encore) des ancres marines. Si je me souviens bien, elle est dotée de quatre boutons. Peut-être six. Ils sont bien alignés sur deux lignes assez rapprochées.

Ce doit être celle-ci.

Cela va bien avec le cintrage prononcé. Est-ce qu’il l’a achetée comme ça ou est-ce qu’il l’a faite reprendre. Il faut dire que le groupe aime le slim.

C’est ce qui ressemble le plus à ce qu’il avait je dirais. Mais sans galons sur les manches. Ou juste une, je ne sais plus.

Mais plus épais, dans un drap de laine. Ce qui fait qu’il l’a retirée assez vite. Suffisamment pour que je rate l’occasion de le prendre en photo. C’est quand il l’a retirée que je me suis dit que j’aurais pu la prendre en photo.

Encore un signe qu’il faut que j’aille plus loin dans ma recherche de pièces vintage.

On pourrait croire qu’avec une telle pièce il pourrait paraître déguisé. Mais ce n’était pas le cas. Pas une seconde. Il était là, dans tout le spectaculaire d’une apparition sur scène. Avec une chemise bleue en oxford (j’imagine), un slim sombre et des boots noires.

Ça m’a donné envie de m’offrir une telle veste pour explorer le romanesque de certaines mises. En revanche, ça ne m’a pas donné envie de porter des slims. Mais faut croire qu’ils sont à l’aise dans ces jeans à l’élasthanne plus que salutaire salutaire.

En les regardant comme ça, Thomas Mars, Christian Mazzalai et les autres, je me mettais à rêver qu’ils développent un style à la Harry Styles (avec l’héritage d’un Mick Jagger (jeune) pendant sa période Edward Sexton).

Juste en plus français, si ça veut dire quelque chose. C’est pour ça que Husbands leur irait parfaitement.

Ah si seulement ils s’étaient pointés avec un pantalon flare comme celui-ci à la place du slim étriqué qu’ils portaient tous…

Là, j’aurais pu défaillir. Rien à voir avec le soleil ou les trois heures à rester debout.

Pourtant, malgré les slims, j’ai quand même été charmé par leurs mises. Non seulement, celle du guitariste mais aussi du chanteur Thomas Mars.

Lui partait une chemise sombre à pois clair (noir et blanc ? Noir et gris clair ? Marine et gris ? Marine et blanc ?) dont le col n’était pas conventionnel puisqu’il se terminait en un ruban à nouer.

Thomas Mars avec sa fameuse chemise.

Si l’on s’en tient aux clichés de genres, c’est assez féminin. Et j’ai récemment lu ce genre de commentaire sur une vidéo réalisée pour Hast, dans laquelle je portais un collier de perles.

Je comprends parfaitement que tout le monde ne trouve pas ça à son goût mais ce qui me paraît intéressant, c’est de brouiller les frontières entre ce qui est admis comme “féminin” et ce qui est admis comme “masculin”. Juste pour faire un peu réfléchir.

Pour faire perdre du terrain à la logique qui voudrait que la nature de certains vêtements elle-même interdise que le “mauvais genre” ne puisse les porter.

Je comprends qu’on ne se sente pas à l’aise en tant qu’homme avec un collier de perles (je ne l’étais pas au début). Mais pour moi, c’est seulement parce qu’on ne nous a jamais appris la vérité : il n’y a aucune relation entre ce qu’on porte et son identité de genre et encore moins avec l’orientation sexuelle.

Portez bien ce que vous voulez, comme vous le voulez. Suivez les règles ou rompez-les mais n’en voulez pas aux autres de ne pas embrasser la même vision que vous.

Mais pour cela, il faut se sentir suffisamment en confiance et n’avoir aucune revanche à prendre sur les autres et leur style. Et ça, ça se travaille.

La bise,

Jordan