Je me suis couché à 1h du matin dimanche soir.

Je ne veux pas de médaille, mais c’est vrai que quand on a une petite fille qui peut se réveiller à tout moment avec un problème inédit qu’on ne sait pas résoudre, c’est une véritable roulette russe.

Ça peut finir en nuit blanche. D’ordinaire, la philosophie des jeunes parents c’est plutôt “prends les heures de sommeil tant que tu peux”.

Bref, je me suis couché à 1h du matin, tout ça pour composer le jingle d’introduction de mon podcast.

Quand j’écris “composer”, je me jette un peu des fleurs mais disons que je n’en suis pas mécontent. J’en suis même assez fier. 😇

Une seule manière de le découvrir : écouter l’épisode #2 du podcast Menswear Family qui sortira le lundi 4 mars. Les invités sont Romain, Stéphane et Antoine.

C’était l’intro de l’intro. Je pense qu’après 5 newsletters, vous êtes habitués à mes digressions.

Ces derniers temps, j’ai composé (là encore) des tenues dans lesquelles je me suis senti bien. Et je me suis dit que cette semaine, j’allais tout simplement vous les partager et les commenter.

Après, c’est pour ça qu’on est là vous me direz.

Tenue #1

Cette tenue, c’était pour aller voir les amis de BonneGueule à Paris. Enfin eux, et aussi les nouveaux amis de The Good Goods, qui voulaient m’interviewer.

J’ai dit ok mais attention les yeux, je vais faire péter le motif.

Et péter le motif il fit.

Franchement, j’ai passé un petit bout de temps à trouver cette tenue. Je l’ai composée la veille car le train n’attend pas les coups de panne d’inspiration. Il obéit au sifflement du chef de gare (d’ailleurs vous avez vu qu’ils ont maintenant des sifflets électroniques ? la classe).

La difficulté venait principalement de la veste. Enfin non, la veste était évidente mais tout le reste autour devait résonner d’une tonalité particulière pour lui faire honneur : si j’avais mis un t-shirt blanc et un jean, tout aurait été à propos de cette veste. La tenue ne tenait qu’à elle. Mais je ne voulais pas ça, je voulais une vraie tenue. Il fallait donc que le reste puisse rivaliser.

C’est une astuce chez vous pour porter une pièce forte : n’essayez pas de la calmer, essayez au contraire de trouver des associations qui lui arrive à la hauteur.

Du coup, col roulé violet et fatigue pants vert militaire. Prends ça dans les dents le joker. Y’a pas que toi qui maîtrises le violet et le vert.

La tenue était faite. Le reste, c’est pour la frime (foulard Sœur, lunettes Lesca et mocassins Lemaire).

Les chaussettes sont des Colorful Standard pour info.

Tenue #2

Je suis l’heureux possesseur d’une paire de Clarks Wallabees. N’en déplaise à certains, n’est-ce pas Romain ?

Comment ne pas être inspiré par l’ami Boras qui les porte depuis qu’il est né (ça ne m’étonnerait pas) ?

Ok, la paire est bizarre. Mais le bizarre, parfois, n’en est pas moins vrai. Ce qui est beau comme objet, ne fait pas forcément un beau vêtement. Et là, je sais pas, ça fonctionne.

Je n’ai pas eu une seconde d’adaptation à faire. Aux pieds, c’était une évidence. Bref, je ne sais pas pourquoi j’ai mis tant de temps. Et je comprends que ça puisse tourner à l’addiction.

C’est pour moi la paire parfaite pour amener à un niveau supérieur toute tenue casual. Bon, après le mocassin bien sûr. Mais quand même !

Je l’ai pris sur le site Goodhood, il y a encore ma pointure en noir et si je n’avais pas été littéralement assassiné par les frais de douanes, je les aurais prises aussi.

Mais cette tenue ne part pas de l’envie expresse de porter ces chaussures. J’avais imaginé que mon gilet Jamieson’s rose et ma veste en velours bordeaux BonneGueule s’entendraient bien. Et je voulais porter un t-shirt blanc en dessous car ça décontracte le gilet.

Après quelques tergiversations, la simplicité d’un jean bleach s’est imposée (c’est le Terek de A Kind of Guise - plus disponible dans ce coloris, je précise) et la couleur naturelle des Clarks a fait le reste.

Une paire de lunettes de frime (Oscar Magnuson), ma Barbour bleue bien tapée par dessus et c’était gagné.

Tenue #3

Ça fait des mois que je tourne autour de cardigan au motif un peu psychédélique. J’adore ça.

Je sais pertinemment qu’une tenue dans laquelle je me sens comme un poisson dans l’eau, c’est le combo : cardigan à motif + t-shirt col rond + pantalon large + mocassins.

La base sur laquelle je rajoute un foulard généralement, si le cardigan veut bien me laisser en mettre un (parfois l’association de motifs et de couleurs peut s’avérer impossible (avec ce dont je dispose dans mon armoire)).

Donc c’est la base sur laquelle tient cette tenue. Sauf que les mocassins sont devenus les Wallabees fraîchement reçues mais comme je dis précédemment, elles sonnent pareil à l’œil. Ça ne veut rien dire ? Si, si, c’est synesthésique.

Le manteau marine (vintage) que je jette dessus apporte du contraste et vient ajouter sa chanson à l’harmonie des volumes. Le bandana marine en laine (Margaret Howell offert par ma compagne) me sert à ne pas tomber malade quand on sait que tout flingué de fringues aime ouvrir son manteau en hiver pour que nul ne puisse ignorer ce qui se trame en dessous.

Les lunettes aux verres jaunes donnent de la personnalité à la tenue et servent à parer les moucherons qui confondent vos yeux avec un pare-choc quand vous roulez à vélo.

Tenue #4

Une petite tenue sans prétention. Le travail subtil de couleurs fait beaucoup. Laisser parler les matières aussi.

Comme le combo avec le cardigan, je me sens bien dans ce genre de tenue.

Parlons couleurs :

• quand je mets un col rond, 90% du temps, je sais que je vais mettre un foulard en camaïeux

• le pantalon marine fait écho au violet du pull

• le marron de la veste va aussi bien avec le marine qu’avec le violet

• les mocassins marron lient le haut et le bas de la tenue grâce à la proximité avec la teinte de la veste

• les chaussettes bordeaux, c’est juste pour créer un petit déséquilibre qui vient faire le charme.

Les rappels de couleurs trop parfaits tuent le style.

Ou plutôt ça tue la nonchalance. Car tout paraît alors trop calculé, peu naturel. C’est ce que je disais dans l’interview faite avec The Good Goods, s’ils ont gardé ce passage.

Et puis pour rendre le tout plus intéressant, les textures sont variées : le duveteux de la laine, le côtelé du velours, la dureté du denim, le patine du cuir, le brillant de la soie.

Tenue #5

Je ne veux pas vous bassiner avec mon fameux pantalon vintage Big John marron moyen mais je le mets toutes les semaines. C’est un formidable couteau suisse et quand il va mourir, je vais entrer dans un deuil que quelques jours.

Bref, j’avais surtout envie de porter mon blouson Spencer créé avec BonneGueule (il reste un 54, celui que je porte est un 50 pour info - ma taille habituelle -, j’aurais pu prendre un 52 aussi). Les jours se sont adoucis dernièrement et j’en ai profité pour m’habiller comme si le printemps frappait à nos portes.

J’ai choisi de mettre un peu de couleur avec ce sweat BonneGueule de la nouvelle collection qui à la fois se marie bien avec le marron du pantalon et vient frotter un peu contre le bleu soutenu du blouson.

Quand je dis que ça frotte, c’est plutôt que ça contraste beaucoup. Faut dire que le bleu et l’orange sont en face sur la roue chromatique, donc ce sont des couleurs complémentaires, donc des couleurs qui contrastent le plus ensemble.

Le pull est un coyote, un beige orangé un peu chaud et vous devriez y jeter un œil car le retravail la coupe fait mouche (un volume suffisant et des manches raglan 😍).

Mes Blundstone pour marcher où bon me semble et un foulard (vintage) pour ma signature personnelle. En fait, ce n’est pas un calcul, c’est une nécessité d’être à présent. Quand je n’en ai pas, je me sens nu. Il paraît que je ne suis pas fou, que c’est tout à fait normal.

Je ne sais pas si c’est de la folie mais en tout cas, je n’en vois pas beaucoup autour de moi…

J’espère que tout ça aura pu vous inspirer !

Love et mocassins,

Jordan