Il ne reste plus que 16,425 tenues

Sur l'inspiration (Partie 1/2)

Pablo Picasso a peint plus de 60 000 œuvres dans sa vie. Ça fait à peu près deux par jour en moyenne. Prolifique l’animal.

“T’as fait quoi aujourd’hui Pablito ?”

Avec un fort accent espagnol : “J’ai peint deux chefs-d’œuvre qui décrivent la fougue intérieure de l’être de chair et toi ?”

“Euh… moi… j’ai… enfin réussi à retirer le bout de salade que j’avais entre les dents…”

Pablo pose sa main sur son front, ses doigts forment un “L”, il murmure “loser” en roulant bien le “r” et part. Tout ce qu’on voit, c’est les rayures franches de sa marinière.

Pablo Picasso était un homme dont l’inspiration ne semblait jamais se tarir. Chaque fois, la même toile blanche, chaque fois les mêmes outils et pourtant chaque fois des résultats différents. Et quels résultats !

J’y vois un parallèle avec nos tenues.

Un homme Français vit en moyenne jusqu’à 79 ans. Ça me laisse encore 45 ans devant moi. 45 ans de tenues. Si l’on compte une tenue par jour, ça fait : 45 x 365 = 16 425 tenues.

D’accord, parfois on reste en pyjama mais parfois on se change pour sortir le soir. Donc ça compense.

Plus que 16 425 tenues à faire.

La toile, c’est notre corps. Les outils, ce sont nos vêtements. Une tenue n’est pas de l’art mais la question de l’inspiration reste entière : comment entretenir l’inspiration de sorte à créer toujours des tenues intéressantes ?

Alors, peut-être pas tous les jours, car quand une tenue est réussie pourquoi ne pas la porter à nouveau plus tard ?

D’ailleurs ça pourra être l’objet d’une autre newsletter (ou podcast (il arrive à la fin du mois !!!!)) : êtes-vous quelqu’un qui répète ses tenues ou quelqu’un qui en crée toujours de nouvelles ?

Bon mais pour l’heure, on se demande : comment faire pour trouver l’inspiration ?

Ne pas l’attendre

Still Waiting Office Tv GIF by The Office

Stanley de The Office

Trop souvent on dit “être inspiré” ou “se sentir inspiré” mais je pense que l’inspiration doit être une démarche proactive.

Il faut l’attiser, comme un feu et souffler sur les braises dès qu’on peut.

Et si notre vie n’est pas riche d’expériences et de contenus quels qu’ils soient, l’inspiration ne vient pas. Ou rarement, un peu par hasard.

Ce sera comme se mettre dans un champ pendant l’orage et espérer que la foudre nous frappe.

Donc, d’abord : remplissez votre vie de contenus inspirants. Tout simplement. (On ira d’ailleurs plus loin sur cette idée dans la deuxième partie de cette newsletter.)

Pour autant, parfois, rien à faire ça ne vient pas. Alors, au lieu de l’attendre, un impératif : se débrouiller sans elle.

Par exemple, si je voulais écrire un roman, la règle que je me fixerais et qui est d’ailleurs donnée par Stephen King dans Écriture : Mémoires d’un métier, c’est d’écrire tous les jours. De se forcer à écrire. Même quand on a l’impression de “pelleter de la merde” si je me souviens bien de son expression dans le livre.

L’inspiration est un luxe, qui vient de temps en temps, mais toutes les fois où l’inspiration ne vient pas, le véritable travail commence et il faut absolument le travail : c’est le prix à payer pour susciter son prompt retour.

Écrire même quand on n’a pas envie (ou composer une nouvelle tenue - ou association dans cette tenue - même quand on a envie de reproduire celle de la veille) est doublement bénéfique :

  1. Ça nous montre qu’on est capable de s’en sortir sans l’intervention divine de l’inspiration ;

  2. Cela stimule l’inspiration qui viendra plus facilement la prochaine fois par association d’idées.

Donc, si vous voulez être inspiré, mettez-vous dans la démarche de l’être. Stimulez-la. Ne l’attendez pas. Vous valez mieux qu’elle.

Pour notre sujet, ça veut dire : prenez-vous des moments où vous sortez vos vêtements de leur placard et tentez des associations que vous n’avez encore jamais faites !

Ou essayez de reproduire une tenue que vous aviez faite en essayant de l’améliorer.

Ce travail qui peut sembler fastidieux n’a pas besoin de l’aide de l’inspiration. Et, plus tard, quand elle pointera le bout de son nez :

Ayez toujours un crayon et un papier sous la main

Animated GIF

Will Smith dans Men in Black évidemment

L’inspiration peut se manifester partout et si on n’a pas de papier et de crayon pour l’immortaliser, elle s’évapore dans le néant. Donc, premier conseil : ayez toujours un crayon et un papier.

Pas au sens premier mais :

  • Avez-vous dans votre téléphone créé un album “Inspiration” avec des screenshots d’éléments stylés que vous rencontrez au hasard dans vos scrolls quotidiens ?

  • Avez-vous un Pinterest avec toutes ces tenues qui vous inspirent ?

  • Avez-vous une section “Tenues inspirantes” dans la partie “Enregistré” de votre Insta ? Ou de votre TikTok ?

Quand on regarde un film, une série, un documentaire, il nous arrive d’être ébloui par une tenue ou alors juste séduit par un vêtement. Dans ces cas-là, il ne faut pas laisser passer la scène en hochant la tête.

À la place :

  • appuyez sur pause

  • sortez votre téléphone,

  • prenez en photo ce qui vous intéresse

  • classez-le dans un album “tenues intéressantes”

Et voilà.

Une fois par semaine ou mois ou comme vous le voulez, replongez-vous dans cet album et demandez-vous comment vous approprier ce que vous avez enregistré.

Et si cela n’est pas possible dans l’immédiat, parce que vous ne possédez pas un vêtement en particulier, parfait !, vous saurez quoi acheter en priorité la prochaine fois.

Ainsi, votre wishlist (qui devrait être un Excel, ou une note ou autre - perso j’en ai une sur Notion) travaillera pour vous : elle ira dans la direction que vous lui indiquez. Et vous n’obéirez pas à votre impulsion d’achat mais à votre moi passé qui, plein de raison, vous montre le bon chemin pour vous.

Donc pour résumer :

  1. Faites comme Pablo Picasso, n’attendez pas que l’inspiration vienne à vous. L’inspiration ne doit pas être une excuse pour aller là où vous avez envie d’aller : “je m’habille mal parce que je n’ai pas d’inspiration” est tout simplement une fausse excuse qu’on se dit pour se protéger.

  2. L’inspiration est partout, elle est fugace, soyez prêt quand elle apparaît. Sachez la saisir, l’immortaliser où que vous soyez : prenez des photos, des notes, des vocaux bien organisés selon une méthode qui vous convient. Et consultez-les régulièrement !

Dans la newsletter de lundi prochain, on va aller encore plus loin dans la pratique. Je partagerai avec vous des comptes Insta qui m’inspirent, des newsletters et autres (plus surprenants…), bref, là où je puise mon inspiration chaque jour.

(Rien que pour vous, les happy few qui lisaient cette newsletter. 🫶)

Bonne semaine,

Jordan