Ma wishlist d'automne

5 pièces

Avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques digressions.

J’étais au Festival du Film Américain de Deauville jeudi dernier. J’ai été invité par la marque de parfum Jacomo qui renaît de ses cendres.

Le flacon original de 1970.

Le labo où des chimistes-parfumeurs concoctent le jus.

Dans l’usine de production à Deauville. Jacomo produit pour des grands noms du luxe.

Petites sneakers de sécu t’as vu.

Je n’accepte presque jamais ce genre d’invitation. Me voir boire une coupe de champagne, ça vous sert à quoi ? Ça me donne l’impression de vous narguer et de faire croire que c’est ma vie de tous les jours. Ça ne me plaît pas. Bref.

J’ai accepté pour deux raisons cette fois :

  1. L’invitation au Festival du Film Américain de Deauville. Mon contenu est empreint de clins d’œil à des films et séries que j’ai vus. Je milite pour que chacun s’habille comme le personnage principal du film de sa vie.

  2. J’étais curieux de voir la mécanique marketing derrière la renaissance d’une marque.

Et ce que je n’avais pas anticipé : l’extrême gentillesse de Jacomo et de l’agence de communication en charge de l’événement. Un réel enthousiasme, une réelle envie de nous embarquer avec eux. Rien que pour ça, je leur souhaite le meilleur des lancements.

Dans ma chambre d’hôtel, j’ai voulu vous partager ma tenue de tapis rouge :

Ce costume Les Francs-Tireurs, c’est une petite bombe. Et je suis très fier de notre co-création avec Yves Chadeyras. Vous l’avez d’ailleurs déjà entendu dans un épisode de Menswear Family.

Je me suis senti à l’aise du début à la fin de la cérémonie. Et même, le lendemain j’ai eu un petit pincement au cœur de ne pas le porter à nouveau. Avec des mocassins et une chemise en maille (comme un polo), ça ne me donnait pas le sentiment d’être tiré à 4 épingles mais en fait… presque casual. Avec une allure folle grâce aux revers, au tomber du tissu et à sa couleur.

J’y ai fait la connaissance notamment de Farid (@friengo sur Insta - même si j’ai l’impression qu’il a un problème avec son compte Insta en ce moment. J’espère qu’il ne va pas avoir de problème à le récupérer). Un type génial, plein d’enthousiasme et d’empathie qui vous réchauffe avec son sourire.

Et dans la newsletter de la semaine prochaine, je vous parlerai de ma rencontre avec L’Ingénieur Chevallier qui m’a fabriqué les lunettes que je portais sur le nez sur le tapis rouge. Qui m’avait l’air du coup un peu plus rose qu’à vous.

Allez entrons dans le vif du sujet. Une petite wishlist innocente pour mettre un pied dans l’automne.

C’est à me rendre dingue. Ça fait tellement d’années que je lorgne sur des gilets sans manches. J’en ai un mais c’est un cardigan vintage et il est trop grand pour moi. Et puis la couleur se confond un peu trop avec ma peau.

Et j’ai tellement intégré mentalement cette pièce dans mon style que si j’étais interviewé sur mes pièces signatures de l’automne, je serais foutu de citer le gilet sans manche. Sans (presque) jamais en avoir porté.

C’est fou quand même.

Donc, solennellement, je le dis : il est TEMPS de faire entrer cette pièce dans mon vestiaire. Voilà, on a les engagements solennels qu’on peut.

Il est en fait en Angleterre, en 100% laine italienne par Margaret Howell donc. Une belle histoire européenne quoi.

Et ce bleu, je me dis que justement souligné par du bleu plus soutenu (comme le mannequin porte) et mis en valeur par du marine (comme le mannequin porte aussi - ils sont forts ces stylistes), ce sera superbe.

Ce gilet était déjà présent dans la collection de la saison dernière de MHL (il me semble ou en tout cas dans cette forme et dans d’autres couleurs) mais le col sans bord-côte me rebutait un peu. Il m’a fallu un an pour m’y faire, faut croire.

Si cette pièce fonctionne bien dans mon vestiaire (et j’ai aucun doute), je pense que ce pull sera le premier d’une longue série.

Je mise beaucoup sur lui pour me remettre à porter des chemises notamment. Car je trouve toujours qu’une chemise seule c’est un peu dommage. Sur moi en tout cas. Ce n’est pas assez. Ou parfois c’est trop (avec un motif bien présent). Donc ce gilet c’est une manière de proposer du layering - d’ailleurs un layering qu’on ne voit pas souvent dans la rue - et en même temps d’atténuer le motif d’une chemise forte.

Justement voyons une chemise.

La couleur, c’est prune. Peut-être que vous le savez ou non mais j’ai développé une certaine addiction à ce type de couleur. Prune, aubergine, lilas, parme. Je ne m’en lasse pas. Peut-être un jour mais c’est pas pour tout de suite.

Ce que j’adore avec cette couleur, c’est qu’elle garde un côté très naturel (on parle de prune, d’aubergine, de lilas) tout en apportant de la sophistication instantanément.

Et également, je pense à toutes les combinaisons riches qu’on peut faire avec des bleus mais pas que :

Donc je verrais bien cette chemise sous le gilet MHL vu plus haut. Regardons-la de plus près. Ce sont les Japonais qui ont fabriqué le tissu, je vous le rappelle.

J’ai envie de chialer.

C’est WABI-SABIESQUE ce truc ! 😍 

Bien sûr, ça coûte son prix (270€ - car matière japonaise et chemise fabriquée au Japon également) mais vous n’en trouverez pas 50 des comme ça. Ni même 10. Ni même 5 d’ailleurs. Et pas 2 non plus.

Voilà. Eh bien à force d’en parler dans ces termes. J’ai stoppé la rédaction de ma newsletter et j’ai passé commande. 270€ ça pique, c’est clair. C’est la première fois que je dépense autant dans une chemise. Mais c’est une évidence et bientôt il n’y en aura plus.

Je la raye de ma wishlist du coup mais je vous la présente quand même. Ça taille grand je pense. J’ai pris du S (58 cm d’aisselle à aisselle, c’est pas slim pour mon gabarit).

On peut aussi trouver des chemises de ce style chez Mfpen, Sunflower, Our Legacy, MHL et Universal Works.

J’ai un truc avec les blousons techniques inspirés par des modèles militaires. J’ai déjà un Uniforme Bridge rouille et un smock jaune Kestin qu’on peut voir ici. J’avais finalement décidé de garder les deux. Parce que comme je vous disais J’AI UN TRUC AVEC LES BLOUSONS TECHNIQUES INSPIRÉS PAR DES MODÈLES MILITAIRES.

Et quand j’ai vu ce blouson École de Pensée, mon sang n’a fait qu’un tour. Sorte d’évidence.

Pourquoi ?

  1. Le col est original. C’est un col chemise. Jusque-là rien d’original. Mais vraiment long et pointu. Un peu comme les chemises des mafieux de Goodfellas. C’est un oui directement.

  2. Evidemment le jeu de poches. Trois poches, pas quatre. Donc asymétrie intéressante. Et poche poitrine pas où elle serait d’habitude mais de l’autre côté.

  3. La taille des poches ! On assume les poches, on les porte comme des décorations militaires.

  4. Le jeu de découpe de la poche poitrine avec la partie supérieure qui excède la largeur de celle-ci.

  5. Les boutons pression argentés. Je sais pas. C’est juste la bonne réponse pour cette veste.

  6. Le pli d’aisance le long de chaque bras, pensé comme une chemise.

La matière est tissée au Japon. Ok d’accord. Donc on peut s’attendre à une petite surprise au toucher et en le voyant de plus près. C’est presque toujours le cas. Et la pièce est fabriqué au Portugal.

L’ennui, c’est qu’il est expédié depuis le Canada, d’où est originaire la marque. Et ça, ça m’ennuie pas mal.

Ce qui est intéressant avec la matière, c’est que la proportion de synthétique est raisonnable pour un blouson technique. 50% coton et 50% nylon.

Avec ce type de blouson, je ne cherche pas à être protégé en cas de pluie diluvienne. Je cherche simplement à ne pas prendre l’eau pour les 15 minutes maximum d’exposition à une pluie généralement modérée.

Si je pars en rando, c’est autre chose. Mais avec mon mode de vie actuel, je n’ai pas besoin de plus.

Selon la lumière et les e-shop, il ressort plus ou moins marron. Et moi, j’aime particulièrement cette teinte :

Je me suis rendu compte que le marron était une couleur facile pour moi. Et qui me permettait des accords de couleurs que je préférais.

Étant un fervent porteur de chaussures noires, cette teinte de marron est pour moi fascinante. Elle me permet instantanément d’obtenir un rendu dans lequel je me suis bien : il sort du lot sans crier son originalité.

Et d’ailleurs, en voyant le tissu de près on remarque des reflets plus bleus et marron plus clair et plus foncé. Bref, une richesse qui, si elle passe inaperçue de loin, sert l’accord avec les autres couleurs de la tenue.

Ça me fait penser au solaro que porte notamment Romain Pizzanelli que j’ai interviewé pour Septième Largeur.

J’aimerais simplement l’essayer avant en boutique car je n’ai pas les mesures et j’ai un petit doute sur le montant qui, je pense, n’est pas assez long. En gros, que la taille ne soit pas assez haut.

Evidemment, l’inspiration ce sont les creepers shoes. Ces chaussures qu’on voyait aux pieds des fans de rockabilly dans les années 1950. Et j’ai eu ma période où j’écoutais à fond Brian Setzer.

Je porte depuis peu des mocassins léopard Max Sauveur et ça fait vibrer mon petit cœur. Et même si cet imprimé ne correspond pas au véritable pelage d’un animal, on sent bien qu’il boxe dans la même catégorie.

J’aimerais bien les passer aux pieds. Voir si ça fait justement un peu trop rockabilly, banane sur la tête et cuir.

Visez un peu cette semelle en caoutchouc ! Tout l’enjeu du design c’est qu’elle soit suffisamment imposante dans le design sans manger toute la paire. Mais de ce que je vois, c’est vraiment réussi.

Allez à la prochaine, ici ou ailleurs,

Bises,