Un château à mes pieds

(On l'appelle Chambord)

1er mai 2024, je suis dans ma voiture côté passager, les yeux bandés d’un bandana.

La veille, c’était mon anniversaire. On est allé boire un verre après la journée de travail, en famille. On est rentré vers 20h30 pour ne pas coucher la petite trop tard. Un dîner préparé avec amour par ma compagne. Une série. Une bonne nuit de sommeil. Simple.

J’avais compris à demi-mot que le lendemain allait être plus festif.

On a roulé une vingtaine de minutes depuis Bordeaux. Sous les roues le goudron a laissé place à des cailloux. On s’arrête. Ma compagne me guide hors de la voiture et jusqu’à l’intérieur d’un bâtiment. Pas un bruit. Je me cogne, elle rit. Je retire le bandana et j’ai devant moi une quinzaine d’amis qui me crient “surprise !”.

“C’est tout ce que je voulais”, je dis à ma compagne. Le reste nous appartient.

Plus tard, elle me tend une enveloppe dans laquelle se trouve une carte et je lis ces mots “J’aimerais beaucoup en avoir. Ce sera ma prochaine…”.

Je la regarde avec un point d’interrogation sur le visage. Elle me dit “c’est toi qui as dit ça dans le premier épisode de ton podcast". Je commence à comprendre et elle me tend un sac vert avec écrit “Paraboot” dessus.

Je sais précisément quel modèle se trouve dans la boîte. Ce sont des Chambord noires. Elle ne peut pas avoir tapé plus juste.

Pourquoi ce modèle en particulier ?

C’est un modèle emblématique de Paraboot. Juste derrière la Michael, je dirais.

De ce que j’ai pu voir, les Japonais en sont dingues. Et, j’ai l’impression, plus que la Michael qui a un côté rustique plus marqué, contrairement à celle-ci qui peut s’intégrer plus facilement dans une tenue plus raffinée.

Je ne sais pas si c’est une des raisons pour lesquelles on la trouve aux pieds des Japonais.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’à force de voir ces photos sur Insta de paires de Chambord bichonnées par les maîtres cireurs japonais oui, l'envie a grandi et grandi encore.

Le rendu que je veux obtenir, c’est un cuir qui a de la bouteille et qu’on a bien fait briller par beaucoup de soin et d’adresse.

Et puis, évidemment, ce n’est pas seulement grâce aux Japonais que cette paire m’obsédait depuis si longtemps.

Je trouve la forme et le design extrêmement réussis. Cette piqûre plateau à 45°, qui est un savoir-faire rare (je parle de la couture qui suit la forme avant du pied sur le dessus de la chaussure).

Cet arrondi du bout de pied.

Cette harmonie entre toutes les pièces de cuirs ainsi assemblées.

Ce fameux cousu Norvégien solide et ultra performant pour empêcher que l’eau ne pénètre.

Ce cuir pleine fleur qui respire la qualité.

On peut voir le grain de la peau.

Le fait qu’elles soient fabriquées en France, en Isère.

Grâce à ma compagne et mes amis, j’ai entre mes mains cette paire que je cherchais depuis longtemps. Elle coûte 460€ donc je ne pouvais pas me la payer comme ça.

Je les remercie encore une fois tous (je vous aime les potos). ❤️

La surprise, ça a aussi été de découvrir une partie d’entre eux en cosplay menswearplease. 😅 Y’a le foulard et les lunettes à verres teintés.

J’ai maintenant la paire noire que je mettrai sans réfléchir, robuste, de bonne qualité et qui s’insère dans mon style. (Quand je ne voudrais pas porter de mocassins.)

Les chaussures noires en cuir sont très importantes dans ma conception des tenues et c’est le moment pour moi de vous faire un petit éloge de celles-ci.

4 bonnes raisons d’opter pour des chaussures noires en cuir

Le frottement des registres

J’en ai souvent parlé, que ce soit sur BonneGueule ou ailleurs, mais si ma tenue va trop loin dans la casual ou au contraire dans le formel, je ne me sens pas bien.

Je me sens déguisé avec un jean-hoodie-sneakers par exemple. Et de la même manière si je porte un costume strict pour la vie de tous les jours, je ne suis pas à l’aise.

Donc je fais toujours attention à mélanger les registres. Comme dans la tenue juste au-dessus d’ailleurs : les chaussures en cuir (des Paraboot Reims ici) rendent le tout moins casual.

Et quand elles sont noires, elles poussent encore plus loin le côté formel. Et donc elles sont très utiles pour casser une tenue casual.

Apporter du contraste

Le noir n’est pas une couleur. C’est plutôt l’absence de couleur même. C’est un vide qu’il faut utiliser pour sa capacité de contraste.

Dans mes articles Une tenue réussie, c’est quoi ? Partie 1 et Partie 2, j’ai parlé des intensités de couleurs. Une tenue trouvera son équilibre aussi dans les intensités de couleurs : une claire, une moyenne et une sombre.

Les chaussures noires sont très pratiques pour apporter la teinte sombre nécessaire. Et donc finir de bien équilibrer la tenue.

Surtout quand elle est aux pieds, je trouve que ça permet au noir de ne pas manger le reste de la tenue. Et aussi d’offrir au noir une de ses plus belles expressions possibles : sur du cuir.

Offrir plus de liberté sur le reste de la tenue

Si le noir n'est pas une couleur de plus dans votre tenue, alors ça veut dire que vous avez une carte de plus à jouer.

Cela vous permet de renforcer un camaïeu ou d’inclure une couleur surprenante sur un accessoire par exemple un foulard, une casquette, des lunettes. Tout en ne surcompliquant pas l’ensemble.

Contrairement à du marron par exemple qui peut venir orienter d’une certaine façon les harmonies de couleurs, ou un bordeaux, un cognac ou autres.

Bien cirées, elles sont sublimes

Je ne sais pas pourquoi. Je trouve que le cuir noir et le glaçage font bon ménage. Glaçage ou juste un cirage appuyée.

Attention, cet effet n’est possible qu’avec un cuir de qualité qu’on aurait fait briller grâce à un entretien maîtrisé.

Je ne parle pas de cuirs bookbindés (= des cuirs poncés et recouverts de plastique afin qu’ils brillent) qui ne boxent pas dans la même catégorie. (Il y avait une blague d’initiés dans cette phrase 🥊.)

On se quitte avec un peu d’inspi

Bises,

Jordan